C’est bientôt le printemps ! La nature bourgeonne, chantonne, fleurit, l’énergie du vivant bat son plein et nous nous sentons certainement portés par un élan de vitalité. Vitalité vous avez dit ? Oui, vitalité. Mais qu’est donc finalement ?
La vitalité est un concept difficile à saisir puisqu’impalpable. C’est cette énergie du vivant qui insuffle l’énergie de vie ; qui génère le sentiment « d’avoir la pêche », « d’avoir du peps », de se sentir « en forme », qui permet de déplacer des montagnes et de faire face au stress au quotidien. C’est elle qui donne corps à nos fonctions vitales, nos organes, mais aussi à nos aspirations, nos projets, et qui soutient notre capacité adaptative, notre immunité et notre santé de manière générale. Bref, vous l'aurez compris, la vitalité est la base de notre équilibre ! Dans son bilan de terrain, c'est un des premiers points que le naturopathe évalue afin d'adapter ses conseils et la renforcer si elle fait défaut.
Si la vitalité tend à décroire avec l'âge ou sous l'effet de choc, maladie ou stress chronique, de nombreuses techniques naturelles permettent de la regénérer et de la soutenir. C'est l'objectif central de la cure de revitalisation, une cure naturopathique bien moins connue que la cure de détox, sa petite sœur. Dans cette cure qui cherche à renforcer la vitalité, le naturopathe s’appuie sur de nombreuses outils et techniques naturels, tels que plantes, hygiène de vie, hydrologie, et évidemment en tête de liste, l’alimentation.
« Que ton aliment soit ton premier médicament » Hippocrate
Est-il vraiment nécessaire de rappeler la place toute centrale et essentielle de l’alimentation ? Tout ce qui constitue notre corps est issu de l’alimentation (comme je le dit souvent, notre structure organique ne tombe pas du ciel !). Elle est, pour le naturopathe, le matériel de notre corps et au centre de notre fonctionnement interne. Dans la cure de revitalisation, l’alimentation doit se porter au maximum vers des aliments particulièrement vivants, régénérants, vitalisants, et à haute densité micro-nutritionnelle. Ces aliments font appel aux aliments utilisés dans l’alimentation vivante.[1] La vitalité́ d’un aliment est fonction de son contenu enzymatique et nutritionnel. Elle est fonction de son potentiel biochimique, potentiel permettant de générer la vie et de régénérer le potentiel énergétique de l’organisme qui le consomme. Un aliment vivant est défini par l’intensité́ de la vie et de l’énergie qu’il possède et qu’il peut transmettre à son tour. Le Dr Edmond Bordeaux Szekely[2), grand expérimentateur de l’alimentation vivante et végétarienne, a défini une échelle de vitalité comprenant 4 grandes classes d’aliments[3] .
Les aliments les plus vitalisants sont les aliments dits biogéniques, qui génèrent la vie comme les graines germées, les algues fraiches, les jeunes pousses d’épinard, de betterave, radis, pissenlit, les herbes et aromates fraiches tels que le persil, ciboulette, basilic, les jus de fruits, de légumes et d'herbes, les produits de la ruche (pollen, gelée royale), les crudités de haute qualité cultivées en agriculture biologique voir en bio-dynamie[4]. La teneur en micronutriments, en enzymes et en antioxydants de ces aliments est exceptionnellement élevée. Dans l’alimentation vivante, ils représentent 25% de l’alimentation.
Au coté de ces aliments, citons les aliments bioactifs, énergisants qui entretiennent et activent la vie. Ce sont les fruits et légumes crus[5] (ou cuits par des modes de cuisson particulièrement respectueux type vapeur douce), les fruits secs, les oléagineux : noix, amandes, noisettes, tournesol, courge… sous forme entière, concassée ou d’huiles crues…La teneur nutritionnelle de ces aliments ramenée à leur poids est moins intéressante que la 1ère famille, mais ils restent un choix de qualité intéressant, riches à la fois en micro et macronutriments (lipides, protéines, glucides). Ils représentent 50% de l’alimentation vivante.
Le reste de l’assiette doit se composer d’aliments dits biostatiques (viandes, poissons, œufs, légumineuses, crustacés …) qui sont considérés à la fois comme des aliments réparateurs mais qui peuvent s’avérer néfastes et encrassant si ils sont consommés en excès.
Plus que jamais, dans la cure de revitalisation, la qualité des nutriments doit être impérativement préservée. Issus d’agriculture à minima bio, de saison et de circuits court, les aliments sont devraient être consommés fraichement cueillis (ultra-frais) et préférablement crus afin de conserver intacts certains de leurs éléments vitaux. On peut, dans cette cure, qui dure de quelques semaines à quelques mois suivant les besoins, aussi faire appel à des super aliments tels que levure de bière, miso, baies rouges, spiruline pour vitaliser davantage l’assiette. Exceptionnellement riches en vitamines, minéraux, oligo-éléments ou enzymes digestives, ils sont très nutritifs et apportent de la vitalité sans être nécessairement très caloriques...
Alors prêt à revisiter votre assiette et faire le plein de vitalité ?
Nina BOSSARD NATUROPATHE
[1]Pratiquée il y a plus de 2 000 ans par les Esséniens, puis enseignée par les hygiénistes précurseurs de la naturopathie au XIXème siècle, l'alimentation vivante est loin d’être une pratique nouvellement à la mode.
[2] Philosophe et auteur hongrois, grand expérimentateur de la vie naturelle, il fonde en 1928 la Société Biogénique Internationale pour promouvoir et répandre ses recherches sur l’alimentation vivante et végétarienne. [3] Inspirés du Dr. Edmond Bordeaux Szekely [4] Mode d’agriculture prônée par Rudolf Steiner [5] Attention : sur certains terrains, l’excès de crudité peut générer des inconforts digestifs. Si vous avez des problèmes digestifs, il convient alors de vous référer à un praticien naturopathe ou un nutritionniste avant de vous engager dans l’alimentation vivante.
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